la spirale fantastique

si j'ai un fils je l'appelerai thomas je crois

--> ...un thomas a déboulé chez moi ce matin

dimanche. jour du seigneur. et des soldes exceptionnellement ouvertes aujourd'hui. et des thomas.

après une nuit passée entre ma couette et quinze paquets de mouchoirs dûs à des crises d'éternuements intempestives la veille, je me suis levée en compagnie de ma mère et de mon frère nicolas venu prendre le petit déjeuner pour récupérer son sccoter et l'amener dans un garage du 15e arrondissement. monsieur a délaissé la pétrolette pour s'attaquer à la vie de biker il y a quelques mois de cela. et nous a gentillement laissé un scooter entre la mégane et la clio dans le garage de l'immeuble.

mes narines étaient toutes rouges, mes cheveux presque chatains car je me devais de les laver ce matin, et mon peignoir tâché de cire rouge qui s'était étalé sur le bas après avoir enfilé ce dernier en sortant de mon dernier bain (j'ai shooté une bougie).ce qui pouvait simulé une crise menstruelle tellement la ressemblance est frappante.

soleil enjôleur éclairant mon mug avec snoopy dessus et mon double café corsé senseo.le frère est là, et bien sûr, le centre de conversation devient vite: thomas! le jeune homme que j'ai appelé et avec qui j'ai rendez-vous en fin de semaine. une connaissance de nicolas. je n'avais même pas allumé la télé ou la radio que la publicité et la propagande allait bon train. "thomas va te plaire, c'est tout à fait ton style.il a des petites lunettes des cheveux coiffés en pétard, et il est passionné d'art comme toi."

merci nicolas. je pensais déjà à lui depuis vendredi toutes les cinq minutes, maintenant je pense à lui toutes les 30 secondes. et vas-y les scénarii sur l'histoire "parfaite-que-je-pourrais-avoir-enfin-avec-un-artiste-un-vrai-et-pas-une-baltringue-qui-me-parlerait-en-permanence-de-la-vitesse-d'un-modem-du-logiciel-lambda-et-que-je-te-rase- avec-ça-car-je-ne-connais-rien-à-l'art". depuis vendredi, j'ai une alternance de shabadabada et de la 5e symphonie de wagner dans ma tête. il est parfait cet andouille pour moi. il me correspond totalement. mais c'en devient très douteux. non non non, non je ne m'imagine pas sortir avec lui, non non non, non je ne me vois pas allongée dans les pelouses du jardin du luxembourg avec lui en faisant l'apologie de klein à la hauteur de basquiat, non non non, non, je ne m'imagine pas emménagé dans son charmant petit appartement de mabillon, non non non, non, je ne m'imagine pas promener à ses côtés une poucette avec un petit jules futurement artiste portant des vêtements bon point, non non non, je ne m'imagine pas le présenter à mes amis avec un sourire niais et lui s'entendre à merveille avec tout le monde...

j'étais encore dans mes shabadabada quand mon frère de lait m'annonça que thomas, son ancien collègues de boulot venait d'ici 5 minutes pour l'aider. et là..."HEIN?QUOI?TU DECONNES?3

non, il ne déconnait pas. décidant de me présenter sous mon "meilleur jour" (pour ceux qui sont durs de la feuille relire le paragraphe de ma tête de ce matin), il avit convié un autre thomas de sa connaissance.

la dernière fois que j'avais vu ce thomas, c'était en photo car je ne l'ai jamais rencontré. le souvenir que j'avais de lui s'alliait très bien avec la période de l'année: un père noël écoutant system of a down dans son van plutôt que tino rossi dans son traineau.

après insistance de mon frère qui me retenait par la crotte que j'avais fait sur le haut de mon crâne et les rires cucu de ma mère à ce sujet, je saluais thomas. bon dieu ce qu'il est beau! je n'avais jamais pensé jusque là à me taper le père noël et me disait que l'innocence et la pureté d'une enfant m'avait quitté doucement sans que j'en ai conscience.

ça c'était tout nico. 10 ans à me présenter toujours les mêmes trois célibataires de sa bande que j'aurai ajouté à mon palmarès avec plaisir si l'alcool m'avait fait plus d'effet ou que mon désespoir était devenu réellement palpable.et là, il commence à devenir potentiellement une bonne marieuse, et se met à me présenter dans la même semaine des bombes célibataires....

mais ce thomas, quoique beau, viril (le père noël est assez viril je vous le rappelle), et terriblement séduisant quand il rit, ne devait pas se mettre sur ma route et je décidais de rester fidèle à mon amour vocal pour l'autre thomas.

je viens de prendre un bain, me laver les cheveux sans étaler une ribambelle de bougies pour m'anesthésier le cerveau, et je me pose la question cruciale d'une parisienne:

vais-je faire les soldes aujourd'hui et m'acheter des clopes car après avoir chercher quelque chose à fumer dans tous les recoins comme un cochon cherchant des truffes dans sa moquette, je me dis que ça ne me ferait pas de mal de m'aérer même si je dois faire de la couture aujourd'hui pour vendredi...

je vais appeler néo pour qu'elle m'accompagne. si elle dit flûte, je n'y vais pas. d'ailleurs je sens qu'elle va dire flûte et je la comprends.

bien, à plus tard.

Ecrit par clairwitch, le Dimanche 16 Janvier 2005, 14:07 dans la rubrique "Actualités".

Repondre a cet article