Comme je n'avais pas internet ces derniers jours, je me suis amusée à écrire ma rencontre avec yannick, lisez ça comme une ptite histoire, chai po, j'avais envie de l'écrire, le style est nul et pas soutenu, mais j'avais l'impression de revivre le truc et ça m'amusait!
J’ai regardé à nouveau pour la énième fois « Quand Harry rencontre Sally » hier soir. Dans ce film, on présente les histoires d’amour comme une longue quête qui s’inscrit à travers le destin de chacun. Les couples qui apparaissent de façon éphémère et racontent leur histoire, montrent qu’une histoire d’amour peut mettre un temps long mais précieux avant de se manifester. Que le temps n’atténue pas les sentiments et même, au contraire, les stimule.
Ainsi, quand on regarde « Quand Harry rencontre Sally », on reste perplexe à la fin du film et l’on se pose des questions permanentes. Lorsque l’on est célibataire bien sûr.
Des questions comme « avec qui y’a-t-il des « va et vient » qui font que l’histoire n’est pas terminée ? », « quel ami ai-je pour qui je ne ressens pas de sentiments mais qui pourraient voir le jour de façon inopinée un de ces jours ? »,etc.
Et là, j’en viens toujours à la même conclusion : Yannick.
Une histoire banale qui a pris des proportions étonnantes lorsque celle-ci a pris fin.
J’avais 21 ans quand j’ai rencontré Yannick. A 21ans, on n’est pas très sérieuse quand on porte mon nom. J’avais l’euphorie dans le sang, la passion vive, les pulsions inaltérables, la pureté des amours juvéniles, l’envie de croquer la vie à pleine dent. J’étais dans cet âge où l’on est double : jeune fille encore juvénile, aux sentiments purs et à la naïveté touchante, victime que d’un seul amour pour lequel je m’étais offerte entièrement, à la recherche d’un nouvel amour aussi beau et fort que le premier, et jeune femme confrontée aux joies de l’alcool, de la vie étudiante dont les aventures sexuelles à la « Sex and the City » font rêver, au caractère affirmé et intouchable, collectionnant les petits flirts de soirée avec fierté sans aucune envie d’engagement, une envie inexplicable de connaître une multitude d’expériences avant le bon.
J’étais assise sur ce paradoxe lorsque j’ai rencontré Yannick, jeune homme de 26 ans au regard vert et aux boucles châtains entourant son visage souriant. Yannick était comme moi : victime du complexe de Peter Pan, il cumulait les flirts sans lendemain et passait le clair de son temps dans les bars avec sa tribu d’amis jusqu’au premières lueur du jour. Il ne travaillait toujours pas ce qui créait beaucoup de polémiques autour de lui.
Je venais d’entamer un cycle de journalisme dans une école de Bastille dont je n’étais pas convaincue. Je rêvais d’Art, de vie bohême, et l’économie et le droit ne me convenaient pas. Ma vie sentimentale, lorsque j’ai commencé cette école, était au creux de la vague. Aucune proie en vue, remise en question et tourment causé par le fait de ne pas avoir accompli des études d’art.
Tout a commencé un soir de Novembre où mon amie Alexandra a voulu me présenter Claire-Sophie, une amie à elle au Shannon, bar dans lequel je suis restée prostrée longtemps après. Claire-Sophie y était avec son fiancé, Julien, la sœur de ce dernier, Laetitia, et un de leurs amis, Guillaume, appelé Oudin. Mon look vestimentaire à cette époque reflétait bien mon complexe de Peter Pan. J’avais le style lycéenne option art !... je suis arrivée ce soir-là avec un jean pattes d’eph’, des Doc Marteen’s, un foulard porté en jupe, et un tee-shirt noir imprimé d’un dragon. J’ai tout de suite sympathisé avec Oudin qui se montra très… « amical et plus si affinités »…
Une semaine après, comme le courant était bien passé, Alex, ma copine, me convia à nouveau pour rejoindre ces personnes dans un bar du Panthéon, au Piano Vache, mais cette fois-ci, la tribu d’amis était réunie au complet. Environ 15 personnes chahutaient autour des lignes de pastis et de bières.
Assez timide, je pris place en bout de table entre Alex et Julien, à proximité d’Oudin et de Claire-Sophie. J’étais assez silencieuse et observait tout ce petit monde lorsque je remarquai en face de moi le regard assez troublant d’un jeune homme, ou plutôt d’un homme qui me regardait avec un petit sourire en silence. C’était Yannick bien sûr. C’était assez amusant car on s’est regardé droit dans les yeux un instant sans mot dire, puis Alex troubla cette « correspondance oculaire » en me demandant discrètement si ça allait, si je m’amusai. A cet instant, je l’interrogeai en toute discrétion sur la personne de Yannick, à savoir qui c’était. Il faut dire que les présentations n’avaient pas été faites individuellement et que le bonsoir avait été général. Alex, amusée, me demanda s’il ma plaisait, et je lui avouait que je lui trouvai beaucoup de charme. D’un coup d’un seul, elle appela Yannick et lui dit « Yannick, je te présente Claire, Claire, voici Yannick ». Je ne savais plus où me mettre car je stipulais que ce dernier pouvait imaginer sans mal les quelques mots que je venais d’échanger avec Alex…
Ainsi, on se salua et je rougis de timidité comme si j’étais démasquée !
L’alcool coulait à flots et Yannick devenait de plus en plus hébété comme beaucoup des personnes présentes. Pour ma part, pour une fois, j’étais très sobre et très lucide, assez posée même je dirais. Je l’observais et lui trouvais quelque chose, un je ne sais quoi qui me séduisais. Nous mîmes beaucoup de temps à franchir le seuil du bar à sa fermeture, à 2h, car Yannick et quelques uns de ces compatriotes blablataient avec le barman mais pas vraiment de grande philosophie…plutôt de philosophie de comptoir. Autrement dit, Yannick était complètement rond. Enfin sortis, on décidait de prolonger la soirée au Shannon Pub qui fermait à 5h.
Le Shannon étant du côté de Vavin, il fallait reprendre le volant…et Yannick n’était pas très apte…son copain Manu non plus… je montai dans la voiture d’Oudin avec Alex après que l’on se soit arrangé avec Eric pour qu’il prenne le volant de Yannick qui commençait à faire l’andouille. Eric roulait devant avec Manu complètement abruti par l’alcool ainsi que Boz et Yannick qui n’arrêtait pas de monter sur la plage arrière pour nous faire signe. Je n’arrivais pas à me retenir de rire.
Cependant, même si nous rions tous les trois des facéties de Yannick avec Oudin et Alex, ils ne s’empêchèrent pas de me faire comprendre que ce dernier avait la main forte sur l’alcool en soirée, soi-disant pour oublier le fait qu’il ne trouvait pas de travail et qu’il était célibataire… ce qui m’a d’ailleurs un peu énervée car cela ressemblait presque à de la pitié alors que Yannick ne s’était pris qu’une cuîte ! Au lieu de me rebuter, cela n’a fait qu’accentuer mon intérêt pour lui et j’avais envie de connaître ce petit homme qui rêvait peut-être autant de liberté et de successions de fêtes entre amis que moi. Arrivés rue Bréa, Yannick partit arroser le seuil d’une porte des effluves d’alcool qui lui remontaient par le haut…
Oudin, Alex, et Eric hésitaient de plus en plus à franchir la porte du Shannon de peur que Yannick et Manu n’aspergent les chaussures du videur…après avoir réveillé Manu qui ne parvenait plus à sortir de la voiture, complètement endormi par l’alcool, je lui refaisais ses lacets et les empoignait lui et Yannick pour aller dans le bar. On me confia ainsi ce dernier. Je rentrais donc dans le Shannon en tenant la main de Yannick et j’avançais vers le fond lorsque je constatais que les autres avaient trouvé des places devant. Là, je suis restée deux minutes avec lui à nous regarder dans les yeux mais je sentais que si celui-ci franchissait le cap, ce n’était que parce que l’alcool a le don d’élargir l’esprit et de décupler les pulsions…
On rejoignait ainsi les autres et Oudin me faisait asseoir sur un tabouret au bar à ses côtés et se montrait très aux petits soins…voire trop. Je regardais Yannick qui déambulait dans le bar et reprenait une bière sans me prêter attention et je m’efforçais de discuter avec Oudin qui jouait les « femmes fatales ».
Au bout d’un moment, on décida d’aller chez Oudin. Manu s’était endormi contre le flipper et Yannick était à nouveau gai comme un pinson grâce à ses litres de bières !!! On sortait. Et là, ce fut vraiment ce que l’on peut appeler le bordel !!! Yannick se mit à essayer la suspension de toutes les mobylettes garées et rigolait comme un enfant de sept ans pendant qu’on lui courait après pour qu’il arrête. J’étais écroulée de rire même si je tentais de le raisonner. Manu s’était endormi contre un mur. Il s’éveilla enfin et tenta de m’aider à rattraper Yannick qui avait repéré une nouvelle mobylette un peu plus loin. Et là, le carnage !! En nous évitant, Yannick nous fit faire à moi et Manu un vol plané dans une benne à ordure !!! Je n’en pouvais plus ! Malgré ça, au lieu de m’offusquer, je riais de plus belle et n’avait plus aucune crédibilité pour faire la morale. Je l’adorais de plus en plus car il avait cette attitude d’enfant que cultivent les grands et qui me fait craquer.
On remontait dans les voitures, Eric, toujours au volant de la voiture de Yannick. Là, Oudin éclata de rire. Je ne comprenais pas encore pourquoi, mais je trouvais la réponse rapidement. Les 4 zigotos de devant nous faisaient faire un détour par le bois de Boulogne où ils accostaient les travestis !!! Je passais une soirée extra même si cela ne semble pas si extraordinaire, mais je riais en permanence et attendais un nouveau coup de théâtre car ils cumulaient ! Ils nous arrêtèrent comme ça bien 4 fois à chaque travesti du bord de la route. On arrivait enfin chez Oudin. Là, l’ambiance était plus calme. Une partie s’endormait dans les canapés et on se retrouvaient à discuter à 4 : Oudin, Alex, Yannick et moi.
La soirée se finissait. Ils nous raccompagnaient.
Ecrit par clairwitch, le Mercredi 29 Décembre 2004, 22:12 dans la rubrique "Actualités".